La pleine conscience ? Arrêtez-vous un instant et ouvrez-vous à l’expérience du présent, avec une conscience qui ne juge pas et observe simplement ce qui est, dans une attitude de curiosité bienveillante et attentive à ce qui apparaît, en vous et autour de vous.
« Un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment ».
Jon Kabat-Zinn
Tout un chacun connaît cette forme d’expérience par laquelle il s’ouvre au monde qui l’entoure, à cette fleur qu’il observe au détour du chemin, au visage de l’enfant qui sourit. Chaque marcheur
est un promeneur qui met son pas dans celui de Jean-Jacques – Rousseau – ou de Goethe et de tous les hommes qui observèrent, dans le calme de leur esprit.
Mais il arrive que ce paysage mental s’agite : toutes les fois que nous sommes perturbés par la course rapide qui nous entoure, envahis d’émotions qui nous touchent ou accablés par des pensées qui reviennent constamment. La pleine conscience entre en scène à ce point précis pour nous proposer un mode d’expérience qui ne repousse pas ce qui nous perturbe.
Elle est à base d’observation attentive, centrée sur le moment présent, de nos sensations corporelles, de nos sentiments et émotions, de nos pensées, de nos douleurs, de nos acouphènes si nous en avons. Sans jugement. Cette manière d’être a besoin d’être éduquée pour se stabiliser et c’est ce que permet l’entraînement à la pleine conscience dans le cadre des deux programmes MBSR et MBCT. Le premier a été développé par Jon Kabat-Zinn, le second par Zindel Segal à partir du précédent.
Nous y apprenons un style d’attention et une manière de focaliser différents de notre expérience habituelle. Leur but est de nous dégager des schémas de pensées automatiques qui nous déterminent et alimentent le cercle vicieux de nos réponses corporelles et émotionnelles dysfonctionnelles.
« C’est fichu, j’aurai toujours mal au pied » devient la maxime selon laquelle je vis dorénavant, au lieu d’être perçue, en pleine conscience, comme la pensée particulière qui me vient en ce moment précis. Je l’observe alors en moi comme un objet mental parmi d’autres pensées qui m’arrivent, en même temps que je prends conscience de mes sensations physiques et douloureuses associées, comme du domaine de mes émotions.
C’est la relation-même que nous entretenons avec ces pensées qui se trouve affectée par l’approche de pleine conscience. Sa modification est l’un des enjeux du programme MBSR et plus encore du programme MBCT appliqué à la prévention de la rechute dépressive et aux patients présentant des affections chroniques, de la douleur chronique aux acouphènes invalidants, des troubles coronariens chroniques aux troubles de l’humeur et anxieux des patients cancéreux. (GROSSMAN et coll.2009 ) (voir état de la recherche).