Quelle est la place de la MBCT dans la prise en charge des patients cancéreux ?
La prééminence du traitement médical et chirurgical est une donnée bien établie et qui s’impose d’emblée.
Mais les études scientifiques relatives au domaine du « cure » - remède, selon la terminologie anglo-saxonne -, se sont dans les vingt dernières années, élargies au domaine du « care » - soin, prise en charge -. Elles attirent l’attention sur la dégradation de la qualité de vie des personnes présentant un cancer et le degré d’incapacité qui en résulte.
WELLS et coll., en 1996, montre que le degré de déficit fonctionnel est comparable dans les maladies chroniques telles que la dépression majeure, le cancer et les maladies coronariennes.
L’éventail des causes en est multiple et il existe un enchevêtrement complexe de répercussions psychologiques contribuant à l’incapacité fonctionnelle des patients cancéreux. Cette dernière inter-rétroagit, en les aggravant, avec les troubles psychologiques.
Le programme MBCT avait montré son efficacité dans la méta-analyse de Grossman (2004) portant sur l’amélioration de la qualité de vie. Elle est confirmée dans celle de Khoury (2013). Différents protocoles basés sur la mindfulness sont comparés aux autres thérapies actives (psycho-éducation, thérapie de soutien, relaxation, techniques d’imagerie mentale, et art-thérapie). Les résultats sont en faveur des premiers.
L’intérêt grandissant des médecins et psychologues pour la mindfulness dans le cadre de la prise en charge globale des patients cancéreux, est manifeste avec le récent déroulement d’un colloque organisé par l’Institut Bergonié, le Centre de traitement du cancer à Bordeaux et pour le Sud-Ouest, en novembre 2014, portant sur les « pratiques méditatives et maladies chroniques : quels bénéfices pour les patients, quels intérêts pour les soignants ? ».
La mise en place de ce programme MBCT à Pau se situe dans le droit fil de ces études d’efficacité.